Le port de Paimbœuf

Surprenante histoire que celle de Paimbœuf ! Cette ancienne île localisée dans la partie aval de l’estuaire, va devenir l’avant port de Nantes et connaître un fort développement et une prospérité économique importante entre le 17^e et le 19^e siècle pour ensuite décliner progressivement à cause de son ensablement. Jusqu’au milieu du 17^e siècle, c’est un petit bourg de pêcheurs (environ 20 habitations en 1665). A partir de cette époque, Paimbœuf prend véritablement son essor, il devient l’avant-port de Nantes en raison de l’ensablement progressif du fleuve et des difficultés de navigation qui en découlent. Il s’agit dès lors, non seulement de transborder les marchandises entrant et sortant de l’estuaire, mais aussi d’y établir tout ce qui est nécessaire à la construction navale et à l’armement des navires. Après l’aménagement des zones d’ancrages dans la seconde moitié du 17^e, les cales, chaussées et quais sont édifiés entre la fin du 18^e et la seconde moitié du 19^e siècle. C’est une période de prospérité pour l’ensemble de cette « ville-port ». Paimbœuf est érigée au rang de sous-préfecture à l’aube du 19^e siècle. En témoignent les maisons de notables aménagées notamment le long des quais, dans l’ouest de la ville.

L’ensablement du port de Paimbœuf et la création d’un avant-port à Saint-Nazaire (achèvement de son premier bassin à flot en 1856), sonnent le glas des activités portuaires et le déclin de la commune. Paimbœuf, ville d’un peu plus de 3000 habitants aujourd’hui, aurait compté près de 8 000 habitants à la veille de la Révolution, faisant d’elle la seconde ville du département après Nantes. La Méduse, frégate française immortalisée par Théodore Géricault dans son célèbre tableau « Le Radeau de La Méduse », a été construite pour partie dans les chantiers paimblotins en 1810. L’anecdote raconte qu’un charpentier de marine lors de sa construction, face à la laideur de la figure de proue aurait prédit une fin peu heureuse à ce navire…

Au 20^e siècle Paimbœuf tente l’aventure industrielle avec notamment l’implantation de l’usine Kuhlmann, mais l’industrie finira par gagner la rive nord.

Aujourd’hui, un programme de valorisation du patrimoine fluvial de la commune dans sa globalité est projeté dans le cadre d’un aménagement des bords de Loire.