Françoise Lelièvre

Cahiers du Patrimoine n°112. Inventaire général du patrimoine culturel
Editions 303. 231 pages. 22 euros

Paimbœuf située sur la rive sud de l’estuaire de la Loire, à quelques kilomètres de l’Océan, devient aux XVIIe et XVIIIe siècles une pièce maîtresse du complexe portuaire nantais. La profondeur du chenal empêche les navires à fort tirant d’eau de remonter le fleuve jusqu’à Nantes et n’autorise pas plus, une fois chargés, leur descente. Cette situation induit la création d’un avant-port au plus près de la mer pour le transbordement des cargaisons et l’entretien des navires : la rade et les rives de Paimbœuf offrent cette halte propice à l’ancrage et à l’échouage.

L’étude d’inventaire a permis de suivre la transformation de cette ancienne île, naguère occupée par deux métairies et quelques hameaux, en une ville de transit capable d’accueillir 8 000 habitants à la veille de la Révolution, soit le dixième de la population de Nantes. Elle a permis également d’éclairer le processus d’aménagement du port soumis aux constantes variations du fleuve en s’intéressant plus particulièrement aux projets successifs destinés à améliorer la navigation.
Le comblement progressif du chenal déplacera bientôt l’ancrage des navires de plus en plus loin vers l’aval au profit de Saint-Nazaire, choisie pour devenir le nouvel avant-port au milieu du XIXe siècle. L’activité industrielle, importante au XXe siècle, a cessé d’imprimer sa marque sur la ville. Ultime étape, jadis, du grand chemin Paris- Paimbœuf, avant l’engouement des touristes pour la mer, celle-ci est aujourd’hui devenue un passage obligé des promeneurs de la Loire, de la source à l’Océan.